Les caves d'un immeuble flambent.
Les habitants sont évacués ... Il s'agit du bâtiment 17.
Je retrouve des photos dans mon blog ...
Il s'agit du bâtiment à gauche de la photo, là où j'ai habité 25 ans, là où j'avais un beau et grand appartement, avec un balcon de plus de 7 mètres.
J'y étais heureuse ... les vingt premières années ... je voyais le ciel.
Il y avait bien une petite SDF ...
Qui aimait parfois dormir là, au soleil sur le balcon, elle adorait son carton.
Elle aura vécu dans cet appartement 10 ans. Elle y a vécu heureuse ... et moi avec elle.
Je n'avais qu'à traverser cette route pour aller faire mes emplettes, aller chez ma coiffeuse, mon boulanger ... Il n'y a plus aucun commerçant à présent, peut-être le bistrot ?
J'avais un regard sur le sud.
Mes voisins étaient loin, pas de vis à vis ...
Ma grande cuisine et une chambre donnaient sur le nord.
Les bus passaient là toutes les dix minutes.
Je voyais les arbres, plein d'arbres ...
Si beaux ... quel bonheur de les prendre en photos.
Celui-ci a été coupé, ceux au pied de mon balcon aussi...
vue sur l'Est ... sur le soleil levant.
Le bonheur du matin ...
Tout près, ces danseurs ...
Puis un jour, la drogue est arrivée ... les dealers, les casseurs ... Alors, les uns après les autres, à regret nous avons été obligés de quitter nos voisins, nos amis, notre quartier, nos appartements.
Pour notre sécurité.
C'est ainsi que je suis arrivée dans mon 36 m², petit, mais au centre ville, respectant surtout mon tout petit budget et où je peux vivre enfin sereinement.
Mais où je ne peux avoir de nouvelle minette, où je ne me sens pas vraiment heureuse car la nature, l'espace, le ciel, me manquent.
Mais où aujourd'hui, je ne me retrouve pas avec un appartement noir de fumée, ou peut-être dans l'autre vie ...
Mais comment fait-on pour ne pas haïr certaines personnes ?
Comment fait-on pour leur pardonner ?
Je vous laisse lire l'article complet paru dans notre quotidien "Le Courrier Picard).
J'ai découvert cela hier soir, chez ma petite voisine, Mémé Jojo, à qui on prête le quotidien ...
J'aimerais que les élus liront mon article, car sur ce coup là, malgré la lutte acharnée des habitants, les mille réunions, les visites avec les élus, la police etc ... le quartier Marivaux se meurt. Un quartier résidentiel, je précise.
Ils ont réussi, ils l'ont leur ghetto. Preuve que ce sont eux qui le crée, en nous obligeant à quitter notre quartier pour occuper les lieux.
Et pourtant le ciel était si beau le soir ...